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17 mars 2013 7 17 /03 /mars /2013 17:04

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9h30... Rv avec Myriam la sf de la maison de naissance. Après 1 mois de faux travail, je n'en peux plus, je suis épuisée. Nous décidons de faire un décollement de membranes... Le geste n'est pas douloureux, mais ne garanti en rien la venue prochaine de Lucie... Il faudra attendre !
Mais l'attente n'est pas longue...

 

A partir de midi je commence a avoir mal au ventre. Rien de bien méchant ! Je mets ça sur le geste du matin et me prépare a un faux travail de plus...
Vers 15h, la douleur s'accentue... Je décide d'aller dormir un peu. Il y a quelques contractions, mais rien de bien marqué.


15h30... Cette fois, ça y est : les contractions sont la. Anarchiques, irrégulières... Je suis dépitée : encore un faux travail ! Pourtant elles me semblent différentes, a la fois plus douces et plus douloureuses que d'habitude. Plus douces car arrivant en vagues, m'immergeant... Plus douloureuses car elles m'emportent doucement vers un monde différent.
15h30 : envie d'un bain. Ça stoppera le faux travail.


16h : le bain n'a rien stoppé ! Au contraire. Les contractions sont devenues régulières, plus intenses, se répètent chaque 3 minutes. La vague déferle. La douleur m'inonde, me coupe le souffle.
J'appelle la sage-femme. Rv est donné a 16h45 a la maison de naissance.


Papa rentre du travail. Nous partons.
Comme je le craignais, le voyage en voiture est une boucherie. Je ressens chaque vibration, chaque bosse, chaque virage.

A peine arrivée a tilia, je me précipite sur un ballon. Ça fait du bien ! Les contractions sont longues, sûrement très efficaces. Magali, qui nous accompagnera tout au long de cette aventure ne parvient pas a faire de monitoring. Ma position accroupie rendant les choses trop compliquées. Peut importe.


Elle contrôle rapidement le col. Déjà a 4,5 ! Super !
Et a ma demande me faut couler un bain. J'ai froid... Terriblement froid. Chaque contraction me faut grelotter.
Elles font mal maintenant, mais j'arrive a gérer. A chaque vague, je lui parle : prends moi douleur... Fais ton boulot. Et va t-en.
Et a chaque fois, la vague se retire. Je ne suis plus vraiment la. Je m'endors... Entre chaque vague, je m'endors. Je suis bien, je me laisse porter.
Le bain est enfin prêt. Que c'est bon cette eau chaude ! J'ai tellement froid !
Les vagues de douleurs sont plus facile a supporter. Enfin... Pour le moment.
Très vite, mon dos devient raide. Le froid me reprends... Ma position n'est pas bonne, mais mon dos me fait tellement mal que je n'ose pas en changer, m'en pendant incapable. Et puis j'ai tellement froid ! Si je bouge, je serais moins dans l'eau...
La main de clément est toujours la... Serrée jusqu'à s'en briser a chaque vague. La voix douce de Magali m'accompagne... Elle me ramène a toi a chaque fois qu'une vague me fait dériver. Et entre chaque vague, je repars... Loin. Entre chaque vague, je m'endors. Ignorant tout de la vague suivante.


Je te parle beaucoup ma Lucie... Toi aussi tu es prise dans la tempête. Nous y sommes ensemble !
Je te sens qui descends, qui remonte... J'ai l'impression que tu te noies. Mais mon petit poisson sait bien nager et se faufile entre les vagues.

 

Soudain la tempête se déchaîne. Plus de repos entre les vagues. Je n'arrive plus a leur parler, je n'arrive plus a les guider... Elles me submergent, me broient, me roulent... Je me sens incapable de continuer. La douleur est trop forte.
Le froid s'est transformé en chaud. Je meurs de chaud !
Soulagement immédiat procuré par de l'eau froide coulant dans le bain. Ton paapa me donne a boire après chaque assaut. Il me tamponne le visage avec une lingette froide... Ça fait un bien fou. Il ne s'en rends pas compte, mais sans lui, sans le capitaine qui garde le cap dans la tempête, je ne serais déjà noyée.


Je parviens enfin a me mettre a 4 pattes dans l'eau. Immédiatement Magali me masse le dos et me dirige entre les vagues, tel un phare de haute mer.
Je n'entends plus que sa voix, je ne sens plus que les vagues. Certaines me font hurler.
Je reprends enfin le contrôle. Je peux me remettre a t'accompagner Lucie... La douleur est terrible, mais avec toi, on a repris le cap. Le massage fais un bien fou !
Envie de pousser. Ça y est...


Tu es la, tu me le dis.
Une écharpe de portage pends du plafond, telle une voile salvatrice... Je l'attrape, je m y accroche, je m'y pend... Grâce a elle, chaque vague fait descendre Lucie. J'ai l'impression qu'on n'écartele. Je n'y crois plus : jamais je ne vaincrais ce déchaînement. Trop de forces entrent en jeu... Mon bassin est disloqué, mes bras sont en feu sous la force des poussées... Et pourtant... tu continues ton chemin. Je te sens tu es là.


Une brûlure immense, une torsion extrême... Le sentiment que c'est impossible... Je vais me déchirer de toute part !
Encore une vague... La tête est dehors... Une dernière vague et tout s'arrête. La tempête est finie. Il est 19h07.
Tu es sur mon ventre. Tu pleures. Nous restons un moment a profiter de l'eau... ton cordon cesse de battre, Papa le coupe. Il te prends avec lui le temps que je sorte. Je te reprends, tu cherches immédiatement le sein et te mets a téter goulûment.
Magali et Myriam sortent, nous laissent le temps de faire connaissance. Elles ne reviennent qu'une heure plus tard, pour peser, mesurer...
Tout va bien. Le moment est calme, serein... La tempête est oubliée. Nous avons su garder le cap et arriver a bon port.
Un magnifique voyage qui aura duré juste 3h.

 

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